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Sortie dans les Corbières du 5 février 2011


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Avec mon mari, nous avons eu l'opportunité de partir dans les Corbières pour une réunion professionnelle, et nous avons joint l'utile à l'agréable en pratiquant un peu de tourisme dans cette région sur la journée. Le temps absolument magnifique, les paysages et les grands espaces méritent un détour, même sur un petit week-end...

Cette terre est également très riche en Histoire avec un grand H ; on peut y visiter les ruines de différents châteaux cathares, et quelques abbayes qui ont marqué la renaissance de la culture de la vigne, savoir-faire qui s'était quelque peu perdu depuis la fin de la civilisation romaine. Pour les premiers nous avions vu de très près les ruines de Monségur il y a quelques années, aussi avons-nous décidé de visiter l'Abbaye de Fontfroide qui se trouvait sur notre route. Avant d'y parvenir, dans une vallée, nous avons longé une sorte de canyon, d'où les premières photos, avec son ruisseau au niveau d'eau assez bas ; mais il ne faut pas s'y fier, elle peut décupler en quelques heures, ce qui s'est produit récemment avec le vrai déluge survenu il y a quinze jours. Dans les vignes, on en voit encore des traces... Nous avons rencontré un habitant du cru qui allait s'approvisionner en eau de source, direct à la sortie de la résurgence, nul doute qu'elle soit pure et sans javel celle-là !

Arrivés à l'Abbaye nous avons entrepris la visite commentée avec un guide espérimenté qui a su nous transmettre ses connaissances du monde monastique de l'époque. mais saurais-je retracer fidèlement tout ce qu'il nous a dit ?

 

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Cette Abbaye de Fontfroide à été construite au XIIème siècle dans le contexte du passage de Bernard de Clairvaux en Languedoc, et a possédé une architecture religieuse typique du style Cistercien. Ce moine professait un retour à une grande simplicité et humilité, et même se complaisait dans une certaine souffrance au quotidien, nourriture chiche, paillasse sommaire, vêtements grossiers. Dans leur vie de tous les jours rien ne devait les détourner de la prière, ce qui donnait les bâtisses sans fioritures ni ornements d'une rigueur étonnante. Comme toujours à cette époque-là, les ouvertures vers l'extérieur étaient petites et étroites, et si vous pouvez voir des grandes fenêtres dans la cour intérieure, c'est qu'au XVIIème siècle, il y a eu maints réaménagements....

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Notre guide nous a expliqué que dans la plupart des monastères, on distinguait deux populations : les moines, issus de familles  aisées ou nobles apportant une dot en terrains et constructions, ayant fait des voeux (pauvreté, chasteté et obéissance), et d'autre part les moines convers. Ces derniers, mal connus actuellement, provenaient du bas peuple, et apportaient la main d'Oeuvre indispensable au bon fonctionnement en autarcie de l'Abbaye. Contrairement aux vrais moines qui savaient lire et écrire, les Convers ne connaissaient rien aux Saintes Ecritures, ni au latin...

Comme il n'étaient pas obligés de suivre tous les offices (au nombre de sept par jours), mais seulement un par semaine, le dimanche, ils s'activaient aux jardins, dans les vignes et les chais pour produire un vin (qu'ils consommaient peu) servant de monnaie d'échange avec le monde extérieur. 

Et ces deux populations ne se mélangaient jamais, chacune possédant son réfectoire, son dortoir, et même ses propres voies de circulation à l'intérieur. Mais les candidats ne manquaient pas, car ils étaient protégés par l'enceinte sacrée, et ne subissaient pas les famines. Pourtant la peste noire a décimée les rangs lors de la grande épidémie, de trois cent moines ils n'en resta plus que quarante !

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Les beaux vitraux que vous pouvez voir sur ces photos ne sont pas du tout d'origine, ils sont l'oeuvre d'un artiste moderne du XXème siècle, commandés par les acheteurs du domaine. Le constraste entre ces riches couleurs et la sobriété extrème des pierres est surprenant, et magnifique. D'autant plus qu'il ne reste plus le moindre mobilier, bancs, ou chaire. Et l'autel en place ne date que du XIXème Siècle...   

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Au point de vue nourritures, les moines, comme les convers se contentaient souvent le bouillie de céréales avec un morceau de pain, et parfois des légumes secs, rarement plus. Pas de chauffage non plus l'hiver, sauf une seule pièce de l'Abbaye destinée aux moines copistes (Bible) et aux malades. 

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On nous a montré différentes pièces dont l'usage, la décoration et le mobilier n'ont rien à voir avec les origines. Celà fait un peu "décor de cinéma", donc artificiel...

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Après la visite guidée, nous avons eu envie de voir le panorama depuis la hauteur qui dominait l'Abbaye, le chemin enpierré n'était pas sans nous rappeler quelques chemins de St Jacques de Compostelle, comme à Conques...

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Mais l'effort en vallait la peine, n'est-ce pas ? Vous pouvez constater que le bâtiment est en travaux sur son aile gauche, notamment la toiture, malheureusement renforcée avec du béton à une certaine époque...béton qui s'effrite et laisse s'infiltrer la pluie.

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Je vous fais un agrandissement de cette façade de la maison du Prieur, remaniée au XVII, pour vous montrer la croix en haut de la colline qui surplombe l'Abbaye, c'est là que nous avons entrepris l'ascension pour voir ces magnifiques paysages (ci-dessus)

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Conclusion : malgré les trésors architecturaux venus des siècles passés, il ne faut pas oublier que la vie était rude en ces temps là, bienheureux sommes-nous de vivre au XXIème siècle, même si tout le monde n'a pas forcément tout ce qu'il estime nécessaire...

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