Une semaine de vacances sur l'île de RHODES, à proximité des côtes turques, mais en Grèce, çà ne se refuse pas ! Comme pour nos précédents voyages, un des fournisseurs de l'entreprise familiale nous en a fourni le prétexte, même s'il a fallu allonger une partie de sa valeur. Mais cette année, comme nous avons fêté notre trentième anniversaire de mariage, on a souhaité faire du tourisme... car nous partageons la passion des voyages...
Bel hôtel, assez traditionnel, des chambres spatieuses et joliment décorées, voyez ce fond de tapisserie, genre forêt de chez nous, dans une région du monde où n'y en a guère, ça c'est de l'exotisme !
Le ciel nous a offert toute une symphonie de bleu, bleue la mer, bleue la piscine, bleu le ciel, alors nous on était aux anges, parce que nous avions quitté notre Sud-Ouest sous une pluie battante et une grisaille qui nous mettait le moral aux ras des pâquerettes !
Encore une fois, le groupe comprenait exclusivement des plombiers-chauffagistes, mais nous ne connaisions encore personne au départ, sauf le commercial de la marque qui nous a permis de partir.
Afin que chacun apprenne à se connaître, ou du moins que se créent quelques affinités, différents jeux ont été proposés par les animateurs. Ces petits jeux sympas et sans prétention ont amené des gens à faire équipe et à se défier lors de diverses compétitions : Courses de petits bateaux en papier dans la piscine, concours de distance pour le cracher de noyaux d'olives, courses de pédalos ou de canoé, lancer de l'oeuf (cru) et autres réjouissances du même genre !
Distrayant au possible et finalement le but fut atteint : nous nous sommes fait de nouveaux amis, que nous allions retrouver régulièrement au bar, au restaurant, ou en excursion... On se réunissait souvent à l'apéritif, où l'on buvait différents cocktails fruités, mais aussi l'alccol du pays, qui s'appelle l'Ouzo, sorte de pastis très rafraîchissant servi avec quelques glaçons, que les autochtones consomment sans eau, mais nous on préfère avec !
Ca, à droite c'est une réplique du drapeau Grec, faite "avec les moyens du bord", comme précisé sur une liste d'objets à ramener au bout de deux heures ; une liste des plus délirantes : une dent de requin, un ticket de métro, une fille avec un piercing au nombril etc... j'en passe et des meilleures ! Un transat bleu, quelques feuilles de PQ, et voilà !
Lors des soirées nous avons eu droit à un peu de musique, des danses folkloriques, qui ont entrainé le public dans le sillage des danseurs, mettant une bonne ambiance... Savez vous que le Sirtaki n'est pas vraiment une danse traditionnelle du pays, mais une invention de cinéaste ? Dans Zorba le Grec, joué (entre autres) par Anthny Quin, il est mis en scène au cours d'une farandole qui ressemble à un condensé de "pas" typiques du folklore hélène, mais crée de toutes pièces pour l'occasion !
Nous étions sur l'île de Rhodes, où la capitale s'appelle également Rhodes ; la vieille ville est entourée d'un rempart aussi impressionnant, pour ceux qui connaissent, que ceux de Carcassonne. C'est que les Chevaliers du Temple de Jérusalem ont fondé leur siège ici, protégeant la cité d'une immense muraille. A l'intérieur, c'est plein de ruelles pittoresques, de petits restaurants, de boutiques, de monuments en bon état, ou en cours de restauration, mais les travaux sont arrêtés, faute de financement européen... Ca grouille de monde dès le mois de mai, et on se dit qu'en août, ce doit être étouffant, à tous les niveaux ... Mais que c'est beau !
L'histoire de ce pays a connu bien des vicissitudes : occupation romaine 200 ans AVJC, une période byzantine qui durera quelques siècles jusqu'à sa décadence. Deux siècles de Francocratie puis une occupation turque de 400 ans, ensuite les Italiens, puis passage des Nazis ... Alternance de périodes de paix et de périodes de guerre avec de grands massacres, comme d'autres pays en ont fait les frais....
Depuis la Tour de l'Horloge que vous pouvez voir ci-dessous à gauche, moyennant cinq euros, on peut admirer un panorama magnifique du point de vue le plus élevé de la ville : Vision panoramique à 360° tout autour. Nous en avons profité pour prendre des clichés à chaque fenêtre. Lorqu'on marche dans Rhodes, on n'a pas l'impression que la couleur dominante des maisons soit blanche, mais vu d'en haut, c'est ce qui frappe le plus...
Les images que l'on se fait de la Grèce sont justement ce contraste entre le bleu de la mer et les constructions immaculées, ce qui n'est complètement vrai que sur l'île de Mykonos. En fait chaque île a sa propre identité...ses propres coutumes.
Au centre de la ville on va découvrir deux ou trois grandes places avec des fontaines, où notre petite tribu va poser comme tout touriste qui se respecte... Chacune de ces places a une histoire bien particulière, dont l'une symbolise le martyr des juifs, que les nazis avaient rassemblés en grand nombre en ce lieu, avant de les déporter où l'on sait... Brr, j'en ai les frissons....
Nous avions tous décidé d'expérimenter un repas typique de Rhodes, hors de l'hôtel ; notre choix s'est porté sur le restaurant recommandé par le grand chef ayant animé un cours de cuisine pour les vacanciers.
J'avais lu sur un guide qu'il est coutume de partager entre amis un "mezze", sorte de repas "tapas" du coin. On vous amène toutes sortes de plats, chauds et froids, fruits de mer, poissons et légumes accompagnés de feta, le célèbre fromage de chèvre et brebis. Nous nous sommes tous régalés, enfin, non pas tous, nous ne savions pas encore que Bruno, notre benjamin était allergique aux produits de la mer...
Le petit vin blanc de l'île a également ravi nos palais ; quand à l'accueil, il fut des plus cordiaux ; un guitariste qui jouait la sérénade de table en table, nous a rejoint en fin de soirée, et je me suis fait plaisir en fredonnant la chanson en sa compagnie. J'avais capté la mélodie, mais pas les paroles, car je ne maitrise pas le grec...non non. On parle partout l'anglais en revanche et les panneaux de signalisation sont dans les deux langues.
Bien entendu nous avons eu l'opportunité de partir en excursion. La première fut de rejoindre l'île de Symi en aéroglisseur, sur une mer calme, mais où le bateau prenait les vagues par le travers, et certains eurent le mal de mer. Nous avons supporté ce roulis sans dommages et accosté la petite île avec curiosité.
Au sud de Symi, on a découvert un ravissant petit port, où nous allions visiter un monastère encore en activité. Nous avons pris beaucoup de photo du bâtiment, consacré à St Michel, patron des marins. La petite chapelle, de confession orthodoxe, est somptueusement décorée de fresques racontant la bible en bande déssinée, comprend des sièges sculptés dans un bois sombre, un grand nombre d'encensoirs en argent suspendus partout, et des icônes de toute beauté... Mais pas moyen de photographier ces lieux sacrés, hélas !
Vous ne serez pas surpris si je vous dis que sur ces îles paradisiaques foisonnent des arbustes à fleurs de toutes sortes, dont le laurier rose est le plus repésenté. Des oliviers aussi à perte de vue...Nous avons repris le bateau pour longer la côte Est de Symi et abordé le petit port d' Ano Symi, dont l'activité traditionnelle fut longtemps la pêche des éponges de mer.
Au départ les plongées furent effectuées en apnée, puis utilisation des premiers scaphandres, avant l'arrivée des bouteilles d'oxygène qui allaient faciliter l'extraction de l'éponge, qui est mi-animal, et mi-végétal. De nos jours, ce n'est plus exploitable à grande échelle, ni tellement rentable ; toutefois les touristes peuvent toujours s'en procurer à des prix les plus variés, selon leur qualité... D'après notre guide, nombre de ces pêcheurs perdirent autrefois la vie lors d'accidents de plongée...
Notre guide Georgios nous expliqué pas mal de choses sur l'histoire de cet archipel et en particulier sur Symi. Il faut savoir que, en raison des droits de succession, les familles ont partagé leurs habitations en autant de parts, selon les enfants qu'ils possèdaient, et parfois chacun les décore à sa façon.
Voilà pourquoi les maisons ci-dessus à gauche ont cette allure étrange. D'autre part ce village est d'une beauté fascinante avec ses façades ocre jaune, comme on en voit en Italie, et ses ruelles en pente donnant sur des petites cours ombragées et fleuries. Normal, car les Italiens ont occupé ces îles quelque temps...
Le mieux pour celui qui veut découvrir la panorama, est de monter vers le haut de la ville par un escalier comprenant 450 marches, et ça se mérite ! Mais la vue est absolument magique ! On nous avait prévenus que ce serait dur, or nous serions bien allés jusqu'au sommet de la montagne si nous avions eu assez de temps, et ce, sans trop de difficulté. Le rendez-vous au port étant fixé deux heures après, ce fut trop court.
Tout en haut, ce que nous pensions être des ruines d'un château fort s'avérèrent être des moulins sans ailes, que l'on a laissé tomber en décrépitude, dommage !
Et sur la colline d'en face il y a d'imposantes ruines d'une muraille de château, fief des Chevaliers du Temple de St Jean, ordre au départ purement hospiltalier (dont le but était de protéger et soigner les pèlerins vers Jérusalem), qui se mua peu à peu en ordre guerrier...
Deux jours plus tard après cette première expédition, on nous a emmené au sud de l'île de Rhodes visiter des vestiges de l'antiquité au village de Lindos, déjà bien investi par de touristes de toutes nationnalités (dont des Russes en grand nombre).
Nous retrouvions une belle ascension vers le sommet du site, les ruines d'un Acropole dédié à Athéna, qui fut par la suite réinvesties par les Croisés. Ils en firent une citadelle imprenable, mais ne détruisirent pas ces ruines païennes, ils l'amènagèrent. A une époque plus récente, pas mal de statues furent prélevées pour garnir les musées du monde entier, comme la Victoire de Samocrathe...
Pour ceux dont la montée représente trop d'effort, il existe les ânes bien entrainés faisant le navette entre la partie basse et le pied de la citadelle, c'est assez typique. et charmant à la fois...
Et le fameux colosse de Rhodes me direz-vous ? Il n'est plus, pourtant ce fut une des sept merveilles de l'antiquité. Il fut construit par l'artiste Charès de Lindos pour fêter la fin d'un long siège, et célébrer l'unité de l'ïle. C'était une statue en bronze de grande dimensions (125 m ?) qui dominait l'entrée du port, et fut détruite par un fort séisme vers l'an - 226 AVJC. Il représentait le Dieu Hélios, le dieu-soleil, avec une couronne telle la statue de la liberté, Bartoldi a du s'en inspirer sans doute !
Il parait que les Ottomans en récupérèrent les morceaux épars pour en fondre le métal et en faire des canons...
Les Grecs caressent toujours le projet de la reconstruire un jour, semble-t-il ! Mais avec la crise, on a pu constater que beaucoup de projets de ce genre sont en attente de jours meilleurs !