Nous voici revenus de notre petite semaine pèlerine, qui s'est admirablement passé, sous des cieux relativement cléments, et marquée sous le signe de l'amitié... Auparavant, il y parfois eu des journées où nous avions connu la solitude, ce qui n'est pas pour nous déplaire de temps à autre, mais là, nous avons eu la chance de retrouver régulièrement tout un groupe de personnes. Cette première photo ne se situe pas au début de notre périple, mais c'est un endroit que j'ai aimé.

En fait comme à notre habitude, nous avons conduit notre voiture jusqu'au point final de notre semaine le dimanche soir. Nous nous sommes reposés une nuit dans un nouveau gîte s'appelant "La tortue". Puis un taxi-pèlerin nous a remonté en amont, là où nous nous étions arrêtés en juin dernier, (ou presque), puisque Aire sur Adour ne se situe qu'à 2 ou 3 kms de Barcelonne du Gers... La durée de la remontée, et l'heure tardive ne nous a pas permis de prendre le temps de découvrir cette ville. Dommage, nous avons débuté la marche vers 11 h du matin, et il fallait avaler nos dix-huit premiers kilomètres. L'église est bien belle à l'extérieur, mais on n'a pas pu voir l'intérieur, car elle était fermée !

Dans l'ensemble, nous avons pu admirer de jolis paysages bucoliques, avec une prédominance de la culture du maïs ; nous étions alors dans le département des Landes, qui possède pas mal d'élevages de canards (ceci doit expliquer celà)... Par contre nous avons pu constater que beaucoup d'exploitations agricoles ont été abandonnées, des ruines, nous en avons vues pas mal ; et comme l'ancien matériau de construction semble être de galets, de torchis et de bois, les bâtisses ont beaucoup souffert.

La première étape fut à Miramont-Sensacq au gîte communal, avec des hospitaliers nommés Jean et Monique, bien sympathiques et qui ont su distiller joie et bonne humeur ! C'est là que nous avons connu toute une bande de copains que nous allions retrouver au fil des jours, soit aux hébergements, soit sur les chemins. Il y avait des français de toutes les régions, mais aussi un couple d'Anglais, un couple d'Américains, une Québécoise, une Allemande... Un concentré d'humanité, avec les mêmes valeurs ! Un prêtre fort sympa nous a également rejoint le soir, après nous avoir reçu chez lui.

Les propriétés agricoles que nous avons pu observer dans cete région, sont de belle taille, je ne parle pas seulement des terres, mais aussi des constructions, souvent bâties autour d'une grande cour, et avec des parties annexes relativement hautes. Il faut dire qu'ils possèdent des machines imposantes, pour le travail de la vigne, du maïs ou même pour l'arrosage...

Nous croisons un pèlerin à contresens, accompagné de son âne, nous échangeons juste quelques phrases, car l'animal semble pressé de continuer sa route !

Nous retrouvons des pèlerins habitant le Lot comme nous ; Odile native du cru, et puis Bob et karen, qui sont nés en Angleterre, mais vivent près de Gramat depuis une dizaine d'années. Bob nous racontera en marchant qu'il a un jour répondu à une annonce proposant un échange entre un bateau et une maison dans le Sud-ouest de la France.

Possédant l'un et rêvant de l'autre, après quelques déplacemnts pour juger de l'affaire, (en fait c'était une grange aménageable), il a accepté le défi et le couple s'est mis courageusement au travail ; ils ne semblent pas le regretter et se sont adaptés à un autre mode de vie. Nous allons souvent nous retrouver et cheminer ensemble...

Ce joli village ci-dessus s'appelle Pimbo, il y a une belle église avec un jardin attenant garni de rosiers, et sur la place, une table en pierre, une ancienne roue de moulin a accueilli nos pique-niques avec élégance.

Là nous sommes à Arzacq-Arraziguet, une ancienne bastide, petite ville tranquille, mais où le randonneur peut trouver tout ce qu'il veut, car il y a pas mal de commerces. Nous sommes allés à l'accueil pèlerin, et une dame, à l'accent typiquement Béarnais nous a gentiment reçue...

Dans le gîte communal, la personne responsable devait tout faire : tamponner les crédentiales, et faire payer les nuités, mais aussi faire la cuisine et le ménage, bref une femme multifonction très efficace ! Nous avons passé une soirée avec la joyeuse bande d'amis, même si Lee l'Américain ne parut pas satisfait du menu... (En fait nous verrons plus tard qu'il est assez difficile, et plutôt du genre grognon)

Au lieu-dit "Les vignes", un intéressant arbre à pèlerin avec toutes sortes d'objets hétéroclytes, comme on en trouve parfois, et en bordure du jardin, une table et des bancs pour le repos des pèlerins ; curieusement il y a aussi un écriteau marqué "Propriété privée" !

D'habitude, nous suivons le fléchage du GR 65, sauf si quelqu'un du cru nous indique un raccourci, ce qui fut le cas une ou deux fois. Nous constatons aussi des différences entre le fléchage et le "topo-guide", souvent les chemins sont modifiès, pour des raisons variées : éviter telle propriété, ou au contraire faire passer dans un village qui propose un commerce ou un beau patrimoine... Certains chemins font de grands détours, rallongeant de 2, ou 3 kilomètres, ce qui n'est pas rien !

Le village de Larreule possède une belle église, bien restaurée qui vaut le petit détour, ainsi qu'une fontaine en forme de fer à cheval, particularité de la région nous a-t-on dit.

Nous arrivons à Pomps, où le gîte est complet, nous avons pu obtenir quasiment les denières place, (du moins au téléphone c'est ce qui a été dit) ; et bien, il resta deux lits de libres, alors que deux pèlerines dormirent dans la douche !

Pour l'anecdote, ce lieu est un gymnase dont les pièces attenantes sont reconverties pour l'accueil pèlerin, et ce qui fut un vestiaire est devenu une cuisine, et les anciennes douches collectives un dortoir d'appoint. Mais l'eau n'y est pas coupée, l'une des dames a eu la malencontreuse idée de le tester, et d'inonder son lit !

Un petit mot pour l'hôtesse des lieux, elle aussi multi-fonction, mais absolument débordée, et à qui toute l'équipe a porté assistance : préparer une partie du repas, puis faire la vaisselle et le rangement, parce que le lendemain les écoliers devaient y manger...

La ville d'Arthez est située sur une hauteur, et on peut admirer un beau paysage dans la vallée, avec les Pyrénées en fond ; dommage ça sent le gaz à plein nez, car les fumées que nous voyons, ce sont les cheminées du gisement de Lacq. A voir le dénivelé, on appréhende la descente qui sera forcéméent brutale ; et bien non, elle se fera en douceur !

Ci-dessus deux vaches qui se ressemblent tellement que l'on se dit en chantant : Nous sommes des soeurs jumelles.....et je rajoute : nées sous le signe du taureau ! (sur l'air des Parapluies de Cherbourg)

Avant de parvenir à Maslacq, nous allons traverser une voie rapide, et un panneau incite les conducteurs à la prudence, ce que je trouve assez drôle, puisque nous attendons que la route se libère pour passer, personne ne s'arrêtant ! Nous enjambons bientôt le Gave de Pau, large rivière bordée de petits étangs, où nous distinguons de loin des hérons. (Héron, héron, petit, pas tapon !)

Au gîte "La Halte" à Maslacq, nous passerons la meilleure nuit de tout notre périple, il est vrai que c'était une chambre d'hôtes, avec salle de bain privative, un lit bien douillet. et le petit déjeuner ne fut pas en reste..

Alors que nous attendions patiemment l'hôtesse, est arrivé un trio de méridionales, au verbe haut , qui ont failli repartir parce qu'elles n'étaient pas contentes de leur dortoir, Il y en a de bien pires !

Une abbaye désaffectée, celle de Sauvelade, dans laquelle on peut entrer, et juste à côté un petit troquet sympa : "Le petit Laa"(ou le petit las, c'est selon) nous a permis de faire une pause-café...

On retrouve les Montpellieraines attablées, à un endroit que nous convoitions aussi ; un transporteur nous l'ayant indiqué. Heureusement un petit muret nous a servi de siège, et Utah, la jeune Allemande nous a rejoint un instant. Son casse-croûte était moins copieux que le notre !

La belle étape de Navarrenx, son église, ses remparts style Vauban, en forme de tortue, (mais 100 ans avant lui), sa manufacture de cigare (confectionnés avec le tabac local, mais oui !

Le soir, après avoir trouvé notre gîte, (l'étape Charbel) légèrement à l'écart du centre ville, un restaurateur est venu nous chercher à domicile pour nous conduire à son Bar du Centre, où il fait régulièrement manger les pèlerins... Il a beaucoup de tchatche et d'un tour de voiture, nous a montré tout ce qui était important dans sa ville. La cuisine fut excellente, vraiment, et le clou de la soirée fut l'historique de la cité, racontée à la manière de Monique, son épouse... Très instructif ! Il parait qu'ils vont bientôt prendre leur retraite, dommage !

Si je vous montre cette photo du village de Charre, c'est pour vous montrer que l'on entre peu à peu dans le Pays Basque ; ça se devine au fronton de pelote que l'on aperçoit au fond à gauche... Ce pays possède une identité culturelle très forte, à laquelle ses habitants sont très attachée, et on peut le comprendre...

Nous voici arrrivés au terme de notre semaine de marche, la boucle est bouclée, nous retrouvons le gîte où nous avions dormis le dimanche précédent. Tous les hébergements du secteurs étant complets, nous avions indiqués les coordonnées à plusieurs personnes, et là aussi on fera le plein. Comme il existe une petite épicerie de dépannage qui fait aussi des pizzas à emporter, chacun commande ce qu'il a envie... et les pizzas ne seront prêtes qu'entre 8 et 10 heures ; ça fait tard pour des pèlerins fatigués et affamés ! Pourtant la plupart resteront stoïques. La pauvre dame avait reçu plus de commandes que d'habitude, et elle a été rapidement submergée ; de plus elle souffrait d'une angine et n'avait personne pour la seconder. Ce qui fut réparé par trois personnes parmi nous, tout à fait bénévolement. Didier a même fait le chauffeur du livreur !

L'ambiance de la soirée fut assez spéciale, mais bon enfant et pleine de fou-rires, surtout que pour fêter notre départ, nous avions acheté du vin du pays...

Le dimanche nous avions décidé de monter à St Jean Pied de Port visiter la ville, nous avons donc parcouru les ruelles, sommes montés vers la Citadelle et longés quelques remparts, été assiter à la Messe, particulièrement priante et chantante, mais ...en Basque. Nous souhaitions nous renseigner pour l'année prochaine, s'il existe des bus et autres possibilités de transport.... Ainsi que trouver un livre-guide sur les chemins espagnols, et faire quelques emplettes de produits locaux (charcuteries et fromages)

NOUS AVONS HATE DE CONTINUER NOTRE CHEMIN, mais je dois dire que le passage des Pyrénées nous inquiète un peu. Serons-nous capables de faire l'ascension ? On en connait qui ont échoué et renoncé ; on veut absolument le tenter, alors l'avenir nous le dira ! Rendez-vous en juin 2013 !