Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

NOS CHEMINS DE JACQUES 3ème partie Juin 2011

DSC03649

Le magnifique village de Conques (Aveyron)

Nous voici de retour, après la 3ème partie sur les chemins vers Santiago, puisque nous avons prévu de marcher par tranches d'une semaine, une au printemps, puis une au mois de septembre.

Nous sommes repartis de Conques, là où nous étions arrêtés l'année dernière, et le samedi suivant nous parvenions à Cahors, terminus de ce périple... 

DSC03372 DSC04570.JPG

      L'accueil pèlerin                                                       Frère Jean-Daniel présentant le tympan

Nous avions souhaités reprendre notre chemin là où nous nous étions arrêtés, afin de revivre une fois encore l'étape de Conques, tellement nous avions appréciés la qualité de l'accueil hospitalier, la bénédiction des pèlerins, et aussi le concert d'orgues en soirée. Le frère Prémontré Jean-Daniel, excellent musicien, régale l'assistance d'un beau récital tout en fin de soirée, c'est apaisant et conforte les marcheurs fatigués. Auparavant, nous avons eu droit à la visite commentée du tympan de l'église, très instructif et raconté avec un humour délicieux.

La dernière fois, nous avions regrettés de ne pas être montés dans la galerie aérienne de l'abbatiale, car on ne peut y accéder qu'à cette heure là, c'est chose faite maintenant, et nous n'avons pas plaints nos 5€, encaissés par un agent de l'Office du Tourisme, c'est tellement magique... Cela laisse songeur d'imaginer comment ils ont pu bâtir un tel édifice au Moyen-Age avec les moyens dont ils disposaient !

 

DSC04571 DSC04575

Pendant le concert d'orgues, déambulation dans la partie aérienne de l'abbatiale

 Nous avons entamé notre pélerinage le lundi matin vers 8H environ, après un petit tour dans le village, le temps de repèrer le balisage du chemin, puis il a fallu escalader la colline par un sentier caillouteux et sinueux, ce qui représente une belle mise à l'épreuve ! 

C'était assez sportif ! Il faut réapprendre à son corps la discipline de l'effort prolongé, régler la longueur de ses pas, et puis son souffle...

DSC04584 DSC04586

  Départ le lendemain matin de Conques                                                            Le pont des Roumieux

En passsant près du pont des Roumieux, nous avons vu paître deux beaux chevaux blancs, des Appaloosas, sans savoir que nous allions nous croiser souvent par la suite, avec leurs cavaliers : une mère anglaise et son fils.

Presque en haut de la colline, il y a une petite chapelle dédiée à Ste Foy, la petite sainte dont on peut admirer le reliquaire en or au Musée de Conques. On nous a dit qu'il était permis de sonner la cloche, et c'est ce que nous avons fait, comme bien d'autres ; la cloche de l'Abbatiale nous répond et c'est très réconfortant de se sentir accompagnés spirituellement.

 DSC04587.JPG DSC04589.JPG

Les Appaloosas                                                       L'amie Monique dans la chapelle Ste Foy

Nous sommes partis à trois le premier jour, avec notre amie Monique qui nous a conduit sur Conques, nous permettant de laisser notre véhicule à Cahors, point de chute final.

Elle a tenu à nous accompagner au moins une journée, mais comme elle n'a pas l'habitude de marcher autant, elle a un peu souffert, toutefois elle a semblé apprécier la beauté des paysages. Le soir elle est revenue chez elle pour reprendre le travail le lendemain, et en nous quittant elle nous a dit que nous étions tout de même un peu maso, nous les marcheurs !

Il est vrai que le soleil tapait dur et que le démarrage fut difficile. Par chance, nous nous sommes épargnés de la fatigue, en choisissant une variante de l'itinéraire qui emprunte "le chemin des crêtes", situé sur un plateau. Alors que le GR65 monte et descend sans arrêt et passe à Décazeville, une ville que nous connaissions déjà, et qui n'offre guère d'intérêt dans la cadre du pèlerinage.

DSC04591 DSC04592

      Sur le plateau, après une montée difficile                                                 La chapelle St Roch après Noaillac

Nous avons pique-niqué  près de la jolie chapelle St Roch, situé à la sortie de Noailhac, et nous avons revu pour la première fois nos cavaliers. L'ombre nous a parue très bienfaisante, toutefois nous ne nous sommes pas trop attardés trop longtemps...

DSC04594 DSC04597

Un des vitraux de cette chapelle                                                   Malgré la sécheresse, du blé et de l'orge...

Une chose m'intrigue et m'amuse, c'est ce que chacun peut voir dans un même paysage. Didier et Monique commentaient parfois les cultures que l'on voyaient dans les champs autour de nous, les méthodes employées, les essences d'arbres, le nom des fleurs....

C'est curieux, car ce n'est pas du tout ce qui m'intéresse, bien que née à la campagne, je n'y ai jamais vécu en tant que paysane ! (là ce n'est pas péjoratif). Ma sensibilité se situe au niveau de la beauté des choses, et je ne vais guère chercher plus loin.... Je m'interroge aussi parfois sur les gens qui habitent les lieux, d'un lointain passé, comme du présent.

 DSC04601DSC04605

      St Félix, où on a trouvé un point d'eau                                                       Au loin, un château médiéval

Quand on marche sous de telles températures on consomme énormément d'eau, et la bouteille d'un litre et demi n'est pas toujours suffisante. Or, sur cette portion de chemin, les points d'eau auront été plutôt rares !

Pèlerins qui voyagez dans ce secteur, n'oubliez pas de regarnir vos gourdes lorsque vous en trouvez ! Il n'est pas inutile non plus de se munir de fruits juteux, comme des oranges ou des pêches, c'est très appréciable !


DSC04609 DSC04613

Livinhac le Haut                                                                   l''intérieur de l'église de St Jean 

Le premier soir, nous avons dormi dans un gîte communal, très sympa, garni d'un groupe de jeunes et de moins jeunes qui se connaissaient depuis plusieurs jours. Malheureusement plusieurs d'entre eux arrêtaient le chemin ce jour là ; par la suite nous nous sommes sentis un peu seuls, tant en marchant, qu'aux hébergements. Apparemment, c'était une semaine très calme, période de transition, entre la fin du printemps et le plein été.

Cela nous a un  peu déçus, je l'avoue, car les rencontres font partie des charmes du pèlerinage, mais il y a eu quelques exceptions, comme Romuald un jeune suisse solitaire ou Jean-Pierre, que vous verrez plus bas.

DSC04624 DSC04626

Vue panormique de Figeac                                                                           L'"Aiguille" de Figeac

Le deuxième jour fut très chaud et orageux, bien que l'orage soit parti se perdre plus loin sur les sommets auvergnats. L'étape suivante fut la belle cité de Figeac, et par chance c'était ce soir là la fête de la musique ! En parvenant en ville, nous nous sommes rafraîchis avec notre bière traditionnelle, la boisson qui dessoiffe le mieux, (mais sans abus) à la terrasse d'un café dans une petite rue. Il y avait un monde fou déjà vers 19H, des petits orchestres s'installaient de ci, de là, on pressentait que la soirée serait animée. Comme l'accueil avait été cordial, nous avons convenu de revenir manger une assiette composée un peu plus tard, et d'assister un peu à la fête... Cela nous a donné l'occasion de retrouver quelques pèlerins de la veille et de leur offrir une tournée. Logeant au Carmel, ils n'avaient la permission que jusqu'à 10H, ensuite la porte serait close. Donc, nous avons été très raisonnables nous aussi. Mais belle ambiance, même si les musiques se téléscopent un peu parfois. les terrasses ont fait le plein, remplies de touristes et de locaux...

 

DSC04629 DSC04634.JPG

Le Quercy, terre des pierres sèches                                            Le village de Faycelles, très agréable

 Nous avons traversé le village de Faycelles vers midi, alors qu'une petite pluie commençait à tomber, ce qui ne nous gênait pas pour la marche, mais pour pique-niquer un peu tout de même. Il y avait un restaurant ouvert, alors nous avons opté pour un repas chaud le midi, et gardé nos provisions pour le soir... Nous avons bien mangé, et en bonne compagnie, car un Monsieur nous a parlé du livre qu'il venait de publier sur la Résistance à Figeac. Il semblait avoir réuni beaucoup de documents rares sur son sujet et en fait, nous avons eu droit à une véritable conférence privée. Passionnant ! Il a été difficile de décoller du village, qui par ailleurs est vraiment beau. Nous avions également rendez-vous pour le café avec un collègue de mon mari qui habite à cinq cent mètres du bourg, il est même venu nous chercher... 

DSC04637.JPG DSC04638.JPG

Encore Faycelles, où nous avons fait longue escale à midi, mangé au resto et rencontré un écrivain...

      En ne repartant sur les chemins que vers 15H, nous avons du mettre les bouchées doubles pour tenter de rattrapper le temps perdu, enfin pas complètement perdu, c'était agréable ces deux rencontres. Trois gouttes de pluie nous ont obligés à revêtir la cape , mais cela n'aura duré qu'un quart d'heure ! Cet l'après-midi là, nous n'avons pas croisé un pèlerin, seulement un couple qui entretenait son jardin, et dont nous avons appris plus tard qu'il s'agissait du Maire du village de Faycelles ! 

Le chemin a un moment donné est devenu très difficile, on aurait dit que quelqu'un avait déversé des tonnes de cailloux avant notre passage, tant il y en avait d'épaisseur, et pas moyen de passer dans l'herbe, on était coincé entre un muret et les arbustes ! 

DSC04651 DSC04644.JPG

"Les Volets Bleus" gîte des plus accueillants à Gréalou                                                        L'Eglise de Gréalou

Je suis personnellement arrivée à Gréalou ce soir là complètement épuisée, mais Esther l'hôtesse était adorable, et entourée de pèlerines bléssées, en convalescence plusieurs jours ; dont une jeune Allemande avec qui nous avons dialogué en Anglais. On nous a servi des crudités variées, du fromage et des fruits, repas simple mais savoureux (et biologique).

La soirée a d'ailleurs été sympa, même s'il fallait tout traduire au fur et mesure, Katrin ne comprenant pas le Français, et Didier mal l'Anglais...

DSC04646.JPG DSC04655.JPG

La belle et très ancienne "Pieta" de Gréalou                                    Une croix en plein Causse, à un carrefour

Avanr d'aller plus loin, nous avons visité la petite église de Gréalou, très bien décorée, originale, et qui détiend une statue de La Pieta qui m'a parut très ancienne. (XIIeme ?)

DSC04658.JPG DSC04662.JPG

Nous on allait à Cajarc, mais sans les bières...                                Une pause contemplative du panorama...

      Ensuite beaucoup de chemins caillouteux également, mais de manière moins ostentatoire ! Enfin on est arrivé sur les hauteurs de la ville de Cajarc, à flanc de falaise, avec une vue admirable sur la vallée, au passage une grotte peu profonde, et là nous avons croisé toute une ribambelle de jeunes qui s'y rendaient avec un professeur. Nous descendions, alors qu'ils montaient sur le coup de midi, alors on les a un peu plaints, c'était hard !

DSC04660.JPG DSC04666.JPG

Cajarc vue depuis la falaise                                                        Les bords de la rivière, le Lot à Cajarc

DSC04667.JPG DSC04653.JPG

La longue falaise d'où l'on est descendus                              Dans le vignoble déjà de belles promesses...

 

 

DSC04684.JPG DSC04614.JPG

On a croisé un troupeau de brebis interminable                          Cette vache a gentillement posé pour nous

Sur ce Causse quercynois nous ne trouvons que peu de personnes, mais quelques animaux, moins de vaches que dans l'Aveyron, plutôt des brebis ; à l'entrée du village de notre prochaine étape, il a fallut laisser passer un long, long, troupeau qui rentrait au bercail, mené par toute une famille.

Je signale que ce gîte, situé à Mas de Games, "la Hulotte" est un des plus beaux que nous ayions vu, son propriétaire un ancien entrepreneur à la retraite, a restauré une vieille grange avec un réel bon goût ! Comme il ne sert pas à manger, il nous a conduit au plus proche village, Limogne, où il y a plusieurs possibilités de restauration. Nous avons choisi la pizzeria, et si elle était bonne, la pizza, ce fut assez drôle : c'est la première fois que l'on nous a servi sur une assiette en carton, et sans couverts, avec une telle désinvolture !

 DSC04688.JPG DSC04687.JPG

Un gite absolument magnifique et très confortable à Mas de Games c'est "La Hulotte" (près de Limogne)

DSC04690.JPG DSC04700.JPG

  Après Limogne, un puits, mais peu d'eau                         Un rêve de chemin ...(tout plat pendant des kms)

DSC04705.JPG DSC04710.JPG

Vieille bâtisse abandonnée, dommage..                                       Panneau tout en coquilles St Jacques !

De ci- de là, nous avons longés de vieilles fermes abandonnées, tombant tout doucement en ruine, dans les ronces et les orties, que c'est triste ! Pourtant elles gardaient encore des restes de leur passé, charrue et autres outils...

Dans celle-ci, en photo, il y avait un jeune chat qui gardait les lieux avec un unique cochon dans la grange. Mais qui s'en occupe ? Mystère.

DSC04726.JPG DSC04718.JPG

Le couvent de Vaylats, impressionnant sous cet angle                                       L'accueil (par des Hospitaliers)

Nous avions choisis de faire escale au couvent de Vaylats, afin de rendre visite à un prêtre retraité qui a exercé dans notre paroisse de Gourdon, et s'y est retiré. Je lui avait promis lors de son départ, et si je n'ai pu tenir cette promesse avant quelques années, je suis heureuse de l'avoir accomplie. Il a été bien surpris de me reconnaître dans l'assemblée, lorsqu'il a dit la messe du soir...

DSC04721.JPG DSC04723.JPG

L'église paroissiale de Veylats datant du XIXème seulement, néanmoins très belle.

A Vaylats, nous avons rencontré Jean-Pierre, un pèlerin qui avait de sérieux problèmes de tendinite, un gars très bavard et intéressant, qui nous a même accompagnés toute la matinée du lendemain, on ne s'est pas ennuyés !

Je pense aussi que les religieuses, surtout la Vietnamienne avec qui nous avons longuement discuté, se souviendront de son passage.

DSC04729.JPG DSC04731.JPG

Au départ de l'étape de Vaylats                                                          La statue mystérieuse du chemin

      Il paraît que cette statue a été déposé par quelqu'un un jour, on ne sait qui... L'artiste restera anonyme

DSC04732.JPG DSC04736.JPG

L'ami Jean-Pierre et mon homme                                       Le même obsédé des bières sans doute ?

DSC04738.JPG DSC04745.JPG

Sur les hauteurs de Cahors                                                  On aperçoit enfin Cahors dans la vallée

          Sur le Causse, nous avons droit à une bonne surprise : une buvette tenue par une association sportive et destinée aux pèlerins ; c'était comme une oasis en plein désert, et ces gens là se sont montrés très accueillants et plein d'humour en plus. Ce havre de paix n'est annoncé que moins d'un km avant et n'est pas systématiquement ouvert, il s'appelle : "Le repose pieds" . Quel bonheur de boire frais et de s'assoir un quart d'heure !

L'arrivée sur Cahors nous a parut interminable, parce qu'il faisait une chaleur torride, le dénivelé alterné, et que c'était un vrai désert de cailloux, avec des petits chênes rabougris donnant une ombre assez chiche. Petite anecdote : nous avons été ratrappés par un joggeur inconscient, qui a ensuite complètement disparu, alors qu'il n'y a aucune route ailleurs. Il a du se cacher pour nous laisser passer sans doute, bref on ne l'a jamais revu !

DSC04747.JPG DSC04750.JPG

Descente vertigineuse vers Cahors                                                                     Ouf, on arrive en ville

On se souviendra de la descente sur la ville de Cahors, assez éprouvante pour les genoux, car c'est réellement vertigineux et ça dure, et ça dure.... On a par contre un panorama magnifique, la ville, bâtie dans un des méandres du Lot expose ses différents monuments, églises, Tour des pendus, ainsi que le fameux Pont Valentré, à peine visible, à cause de la distance...

En principe, nous passerons dessus en septembre en repartant...

On a abordé Cahors par un autre pont , celui de Louis Philippe, moins ancien, mais majestueux tout de même. Au bout de celui-ci, il y a une maisonnette qui s'appelle "l'Octroi", où des membres d'une association Jacquaire accueillent les pèlerins ; si on arrive dans les bons créneaux horaires, on peut s'y rafraîchir et faire tamponner sa crédenciale.

 

DSC04583.JPG

Des pèlerins heureux ! Ah la fraîcheur des vieilles pierres, après un soleil de plomb !

Voilà où s'acheva notre parcours, nous avons rejoints notre voiture, non sans avoir traversé une partie de la ville et bus notre boisson traditionnelle... Nous rentrions chez nous, à quarante kilomètres de là, fourbus, avides d'une bonne douche, mais heureux d'avoir résisté à l'épreuve, d'avoir vécu cette parenthèse de paix dans une vie si animée le reste du temps...


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :