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Veillée de Noël 2015

A Gourdon, cette année encore, le père Franz nous a écrit un superbe texte pour la veillée de Noël. Et l'animation, quoique très ambitieuse, a permis à plein de gens de s'exprimer, bourrés de talents les plus divers. C'était déjà le cas les années précédentes, toutefois le nombre de personnes engagées dans l’ aventure a dépassé de loin les autres versions. Notamment pour la conception des décors, car des idées grandioses ont vues le jour : imaginez une rue entière avec ses habitations représentée sur deux bâches de plus de dix mètres chaque côté de l'autel. Voyez sur les photos ci-jointes l'estrade montée à l'arrière de celui-ci, sorte de réplique en miniature de l'intérieur d'une église lors d'une messe de minuit, et tout au dessus de l'ensemble, un échafaudage où se tenaient la crèche vivante. Celle-ci, cachée par un rideau, n'était d'ailleurs dévoilée que vers la fin, et l'effet était saisissant. Enfin les deux intérieurs de maison des deux personnages principaux de notre histoire étaient confectionnés à partir de panneaux d'isolants, où portes et fenêtres avaient été soigneusement découpées et décorées par différentes bénévoles. Des figurants de tous âges : des ados, des enfants et quelques adultes ont animés la scène, acteurs, voix off ; des techniciens compétents ont géré les lumières et le son, ainsi que la musique.

Bien qu'actrice de la saynète, j'ai trouvé que c'était une réussite complète, et je crois que les spectateurs n'ont pu qu'être ravis du résultat !

Veillée de Noël 2015Veillée de Noël 2015
Veillée de Noël 2015Veillée de Noël 2015
Veillée de Noël 2015Veillée de Noël 2015

Rendons hommage aux JMD (Jeunes de Notre Dame) des adoslescents bourrés d'énergie, et d'idées qui ont proposés aux différents membres des maisons de retraite de la ville de venir assister à une première représentation, la veille, soit le 23 décembre après-midi. Un système de co-voiturage avait été mis en place pour permettre à des personnes plus isolées de se joindre à elles.

Emballé par le projet, notre nouvel Evêque, Laurent Camiade, est venu y assister, davantage pour cette rencontre avec nos anciens, que pour le spectacle en lui-même ; cependant il aura eu l'occasion de voir tous nos jeunes à l'oeuvre, dans cette manifestation concrète des valeurs de l'Evangile. 

Le lendemain soir, avant la messe de Minuit, bien des paroissiens ont pu à leur tour, découvrir cette belle histoire, dont je vais maintenant vous délivrer quelques extraits ci-dessous.

Vous jugerez par vous-même du message véhiculé par ce texte magnifique, superbement mis en son et lumière par une équipe des plus enthousiastes .

 

Certaines photos sont un peu floues, mais je n'ai d'autres clichés équivalents...
Certaines photos sont un peu floues, mais je n'ai d'autres clichés équivalents...
Certaines photos sont un peu floues, mais je n'ai d'autres clichés équivalents...
Certaines photos sont un peu floues, mais je n'ai d'autres clichés équivalents...
Certaines photos sont un peu floues, mais je n'ai d'autres clichés équivalents...
Certaines photos sont un peu floues, mais je n'ai d'autres clichés équivalents...

Certaines photos sont un peu floues, mais je n'ai d'autres clichés équivalents...

Il était une fois, un village qui ne comptait qu’une seule rue bordée de petites maisons toutes semblables les unes aux autres, vous savez : un peu comme Grolejac. 
En ce soir de Noël, les passants se dépêchent de terminer leurs achats pour pouvoir vite rentrer chez eux.Regardez bien cette rue ! Au milieu, juste devant vous, sur le trottoir de gauche, il y a une maison… Une maison un peu plus grosse que ses voisines. 

C’est la maison où habite Armand, un homme grognon et solitaire. Peut-être la solitude lui avait donné ce caractère difficile : et plus il grognait, plus les gens l’évitait… et plus sa solitude grandissait… 

Regardez le trottoir de droite. Il y a aussi une maison plus grande que toutes les autres… C’est là que vit Léopold. Lui aussi un vieux bougon qui, comme Armand, n’avait absolument aucun ami… On raconte que Léopold est très riche… aussi riche que son voisin Armand… 

Oui, Armand et Léopold se détestaient. Ils ne se parlaient jamais, ne se saluaient pas non plus et s’évitaient dans la rue.

Par contre, ils s’espionnaient jour et nuit, ne voyant même plus que la jalousie avait gangrené leurs cœurs. Ainsi, quand l’un faisait quelque chose, l’autre s’empressait de faire mieux… pour se sentir plus important, pour se sentir meilleur.

Le seul repas de Noël qu’ils se donnaient, c’était la nourriture de la haine et de la jalousie.

Mais le paraître avait aussi beaucoup d’importance. Il fallait toujours faire mieux que l’autre. 

Et oui, les deux hommes se disputaient pour avoir la plus belle maison de la ville. Si Armand accrochait une guirlande à sa porte, Léopold en déposait deux.

Si Léopold plantait un sapin dans son jardin, il fallait qu’Armand en achète un plus grand… Ca n’en finissait pas…

Et les gens du village s’étaient résignés à ce que ces deux grincheux ne changent jamais… 

Le narrateur :

Armand n’avait sûrement pas prévu de recevoir des amis. D’ailleurs, lui non plus n’en avait pas.

Il était content de rester tout seul, chez lui, bien au chaud.

(On frappe à la porte)

Armand (très énervé:

Pas moyen d’être tranquille… Qui est-ce ?

Le mendiant : voix triste et tremblante.

Pardon, monsieur… J’ai faim et j’ai froid… Pourriez-vous m’accueillir chez vous ? Juste pour réchauffer un peu mes pieds…

Armand :

Passe ton chemin ! Je ne veux pas de mendiant chez moi. Que diraient les gens, si vous venez salir mes tapis ?

Le mendiant :

Mais c’est le soir de Noël… Juste quelques minutes, le temps de faire sécher mes chaussettes. Il fait si froid dehors…

Armand :

Parce qu’en plus, vous voulez empester ma maison en enlevant vos chaussettes ? Oust, allez-vous en, ou j’appelle la police !

Le mendiant soupire tristement. Il fait demi tour, traverse la rue et s’arrête devant la maison de Léopold. Il frappe alors à la porte de Léopold.

Léopold : en hurlant à travers sa porte.

Qui va là ?

Le mendiant :

Pardon, monsieur. J’ai faim et j’ai froid. Pourriez-vous m’accueillir chez vous, juste le temps de faire sécher mes chaussettes. J’ai si mal aux pieds à cause de ce froid…

Le mendiant :

Votre voisin n’a pas voulu m’ouvrir sa porte. Peut-être accepterez-vous de m’accueillir quelques minutes chez vous ?

Léopold montre son étonnement et le changement de comportement par la jalousie.

Le narrateur :

Une lueur s’alluma alors dans les yeux de Léopold. Sil faisait entrer ce mendiant chez lui, il passerait alors pour un homme meilleur que son voisin ! Et cette simple idée le ravit.

Léopold :

Entre, mon ami ! Venez vous réchauffer et manger un peu avec moi.

Le mendiant entre chez Léopold qui lui donne une couverture. La lumière s’intensifie auprès d’Armand qui regarde la scène à la longue vue.

Armand :

Tout le monde va admirer Léopold maintenant… On dira que contrairement à moi, c’est un homme bon ! Je dois absolument faire quelque chose…

Armand scrute la rue à la longue vue en direction des enfants qui animent la rue. Sort du groupe une vieille dame pauvrement vêtue, fatiguée, qui marchait dans la neige… Armand l’appela de chez lui.

Armand :

Venez donc vous mettre au chaud. Je suis seul à Noël, voudriez-vous m’accompagner pour que je ne sois pas seul ?

La dame :

Oh merci, monsieur ? Vraiment merci. On m’a coupé l’électricité chez moi, et je ne savais pas où me réchauffer.

Armand agacé :

Allons, dépêchez-vous ! Vous refroidissez ma maison !

La dame entre et une petite étoile s’alluma dans la nuit noire…

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 Leur coeur aigri s'ouvre peu à peu et ils ressentent tous les deux un certain bonheur à offrir quelque chose à quelqu'un de démuni. Les deux vieillards vont montrer de plus en plus de générosité envers leur invité, un bon repas, une place au coin du feu, et même un vrai cadeau. 

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La dame :

Vous savez, moi aussi, j’ai perdu mes parents jeunes et je n’ai pas eu votre chance d’avoir un commerce qui a réussi. Vous vous êtes battus pour réussir. Moi, personne ne m’a jamais vraiment embauché. Et là, je vis avec le minimum vieillesse. Et au fond de ma campagne, qui va voir une pauvre dame qui ne peut pas se chauffer ni faire réparer sa pauvre maison où il pleut dans le salon ? Personne.

Et pourtant… Le Bon Dieu ne m’a jamais abandonné ! Vous savez, il a toujours été là quand vraiment je n’en pouvais plus. Oh, certes, il n’est pas du style à prendre notre place ou vivre notre vie. Mais quand il voit qu’on va tomber et qu’on sait lui ouvrir notre cœur… et bien il nous envoie des anges !

Je dois vous dire un secret : ce soir, je n’en pouvais plus… j’ai crié vers le Seigneur car je n’avais plus la force… je ne voulais plus vivre… encore un Noël tout seul… non, c’était trop dur… Trop impensable…

Et puis, alors que je ne demandais rien… une voix a retenti au fond de la rue : venez, madame, vous réchauffer… Et de partage en partage… vous êtes devenus l’ange du Seigneur… celui qui, à Noël annonça que la vie était belle, qu’il fallait tenir car le salut était là, présent en nous, mais d’une manière très discrète…

Vous me direz que vous n’êtes pas un ange mais peu importe, Dieu est le seul à pouvoir passer à travers nos faiblesses car c’est bien là où nous sommes les plus forts ! On est bien plus motivés à cultiver nos défauts qu’à faire le bien. Alors qu’importe : le Seigneur nous aime tel que nous sommes et le résultat est là…

J’ai retrouvé grâce à vous la force de repartir sur les chemins de la vie. Voilà l’œuvre de Dieu : passer par nous pour agir !! 

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Grâce à leur invité qui les y incite, les deux compères partent à la messe de minuit et  sont transformés par ce qu'ils ont vécu chacun de leur côté, vont-ils maintenant se réconcilier ?

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Le narrateur :

En effet, la messe commençait et Léopold sentit une grande douceur envahir son cœur. Comme si la vie qu’il avait célébrée avant de venir se transformait en une immense joie intérieure.

D’ailleurs, il se surprit à sourire… Il se tourna vers Armand et aperçu son vieil ennemi de toujours qui grelottait dans sa robe de chambre et ses chaussons mouillés de neige…

Léopold s’approcha, dénoua sa belle écharpe de laine, et la posa sur les épaules de son voisin. Armand le regarda et sourit à son tour. Il lui dit simplement : "Merci mon ami"

Et quand ils reviennent chez eux, les deux mendiants ont disparu, ne laissant sur le fauteuil que quelques plumes blanches...

(Et si c'étaient des anges ?)

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